NOTES
Plusieurs articles du Dictionnaire philosophique discutent le sens et la valeur de ces deux livres bibliques, mais c'est toujours pour rejeter leurs interprétations allégoriques (la bien-aimée représente l'Eglise, soit; mais que représente sa petite soeur qui « n'a pas encore de tétons »?) et s'indigner soit des censeurs qui voudraient les exclure de la Bible, soit des bien-pensants qui détestent les Juifs mais tiennent pour divin leur livre sacré.
Après avoir cité en latin et traduit ce verset: « Et elle fut éprise de fureur pour le coït de ceux dont les membres sont comme les membres des ânes, et dont l'émission est comme l'émission des chevaux », Voltaire conclut ainsi une section de l'article « De quelques emblèmes de la nation juive » : « Ces images nous paraissent licencieuses et révoltantes; elles n'étaient alors que naïves. Il y en a trente exemples dans le Cantique des cantiques, modèle de l'union la plus chaste. Remarquez attentivement que ces expressions, ces images, sont toujours très sérieuses, et que dans aucun livre de cette haute antiquité vous ne trouverez jamais la moindre raillerie sur le grand objet de la génération. Quand la luxure est condamnée, c'est avec les termes propres; mais ce n'est jamais ni pour exciter la volupté, ni pour faire la moindre plaisanterie. Cette haute antiquité n'a ni Martial, ni Catulle, ni Pétrone. » Il est probable que Hugo cite ici les voltairiens de son siècle plus que Voltaire lui-même.